Parents imparfaits mais présents : l’importance d’être une “maman suffisamment bonne
Vous n’avez pas besoin d’être une maman parfaite pour être une bonne mère. Découvrez le concept de “suffisance” en parentalité et respirez enfin !
Vous avez déjà eu cette petite voix intérieure qui chuchote : “Je ne suis pas assez patiente, pas assez organisée, pas assez disponible…” ?
Si oui, rassurez-vous : vous n’êtes pas seule. Beaucoup de mamans portent ce fardeau invisible de la perfection parentale. Entre les réseaux sociaux qui montrent des familles idéalisées, les conseils parfois contradictoires et la fatigue du quotidien, on finit par croire qu’il faudrait être parfaite pour être une “bonne mère”.
Et si je vous disais que c’est tout l’inverse ?
Le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott a forgé un concept qui déculpabilise des générations de parents : la “mère suffisamment bonne”.
Traduction : ce dont votre enfant a besoin, ce n’est pas d’une maman parfaite… mais d’une maman présente, authentique et humaine.
La pression de la perfection
On vit dans une société de la performance. On doit être une professionnelle compétente, une compagne attentive, une maman disponible, une femme épanouie… bref, une super-héroïne du quotidien.
Résultat ?
On se compare aux autres mamans.
On culpabilise au moindre “raté” : un repas surgelé, un oubli de doudou, une colère un peu trop forte.
On s’épuise à force de courir après un idéal inatteignable.
Or, cette course à la perfection n’est pas seulement épuisante pour vous, elle peut aussi devenir anxiogène pour l’enfant. Un enfant n’a pas besoin que tout soit parfait : il a besoin de sentir que sa maman est là, qu’elle l’aime et qu’elle fait de son mieux.
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La théorie de Winnicott : être une “maman suffisamment bonne”
Winnicott explique que ce qui compte, ce n’est pas la perfection mais la suffisance.
Être une maman suffisamment bonne, c’est :
répondre aux besoins essentiels de l’enfant (sécurité, affection, nourriture, repères),
savoir qu’on va parfois se tromper… et que ce n’est pas grave,
permettre à l’enfant de faire l’expérience de petites frustrations, qui l’aident à grandir.
Un exemple concret ?
Vous avez oublié son goûter. Sur le moment, vous culpabilisez. Mais pour votre enfant, c’est aussi l’occasion d’apprendre la patience, d’accepter la frustration, et de se rendre compte que la vie n’est pas toujours lisse.
Ces petits “ratés” sont en fait des tremplins pour l’autonomie.
Pourquoi la présence compte plus que la perfection
On pourrait croire que les grands moments comptent le plus. En réalité, ce sont les petits instants du quotidien qui nourrissent le lien parent-enfant :
un câlin avant de partir à l’école,
un regard attentif quand il raconte sa journée,
un moment de jeu partagé sans distraction.
C’est dans ces moments simples que l’enfant construit sa sécurité affective.
Une maman “suffisamment bonne” n’est pas parfaite, mais elle est là, connectée, attentive. Et c’est cela qui crée la confiance fondamentale dont l’enfant a besoin pour se développer.
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L’impact de la “suffisance” sur le développement de l’enfant
Quand vous acceptez de ne pas être parfaite :
Votre enfant apprend que l’erreur fait partie de la vie.
Il développe sa résilience, car il fait face à de petites frustrations.
Il grandit dans un climat plus apaisé, car vous êtes moins tendue et plus disponible émotionnellement.
Un parent qui cherche à être parfait transmet sans le vouloir une angoisse de “toujours devoir réussir”.
Un parent suffisamment bon transmet un message plus précieux : “Tu as le droit d’essayer, de te tromper, d’apprendre. Et je suis là.”
Et vous, maman : pourquoi lâcher la perfection vous protège aussi
Vouloir être parfaite n’est pas seulement difficile : c’est dangereux pour votre équilibre. Beaucoup de mamans s’épuisent en silence, et finissent par tomber dans le burn-out parental.
Accepter d’être “suffisante”, c’est aussi :
alléger votre charge mentale,
vous autoriser à prendre soin de vous sans culpabilité,
montrer à votre enfant qu’une maman, c’est une personne humaine avec des limites.
Et devinez quoi ?
Votre enfant n’a pas besoin que vous soyez disponible 24h/24. Il a besoin d’une maman qui va bien, qui sait dire stop, et qui prend du temps pour elle.
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Comment devenir une “maman suffisamment bonne” au quotidien ?
Quelques pistes simples à intégrer dans votre vie de tous les jours :
Accueillez vos erreurs comme des occasions d’apprentissage (pour vous et votre enfant).
Dites non quand vous êtes fatiguée, et montrez à votre enfant que vous avez aussi des limites.
Célébrez vos réussites, même les plus petites : un moment de jeu, une soirée sans écran, une histoire lue ensemble.
Privilégiez la qualité à la quantité : mieux vaut 15 minutes 100% présentes qu’une heure à moitié sur son téléphone.
Entourez-vous : famille, amis, ateliers parentalité… vous n’êtes pas obligée de tout porter seule.
Être maman, c’est être humaine avant tout!
Votre enfant n’a pas besoin d’une maman parfaite. Il a besoin de vous, telle que vous êtes, avec vos forces et vos failles.
C’est justement votre authenticité qui lui permet d’apprendre à vivre, à aimer, à gérer ses émotions.
Alors, respirez. Laissez tomber le mythe de la perfection. Soyez simplement présente, aimante, et suffisamment bonne.
Et si vous souhaitez échanger avec d’autres mamans, trouver des clés pratiques pour gérer les émotions de votre enfant et relâcher la pression, participez à nos ateliers de parentalité !